[27 / 08 / 2012] MàJ de la présentation

Poc.
Le bois vermoulu accueillit docilement le verre. Il n'avait pas l'habitude de broncher lorsque des convives énervés par l’alcool le martelaient. De toute façon, et quoiqu'en disent certains hippies à la pilosité hyper-développée, une plaque de chêne montée sur quatre pieds enfoncés dans le sable, ça se tait, un point c'est tout.
Et puis, cette table-là ne pouvait pas se plaindre, avec sa vue permanente sur les vaguelettes qui clapotaient sur les galets de toutes formes, mélangés à un sable déjà tiédi par les rayons du soleil encore matinal. Elle aurait même pu bronzer, mais ce n'est pas une activité de table, voyons...

L'heure du lever semblait d'ailleurs préoccuper l'adolescent accoudé à la plaque de bois brut. Il venait à l'instant de terminer son premier cocktail : ''sans alcool ; appréciez donc ce succulent mélange de fruits sucrés'', avait précisé la serveuse.
Son teint halé et le sourire éclatant qu'elle lui avait adressé avaient contribué à le tenir tranquille ; mais, à ce moment précis et malgré le cadre idyllique du lieu, la bière à ''trouze-mille-degrés-oui-monsieur'' lui manquait.

L'adolescent désœuvré cherchait donc un moyen efficace de chasser cette idée de sa tête, et ainsi s'occuper pour la journée.
Il se souvint alors qu'à son arrivée sur l'île, on lui avait fourni un prospectus vantant les diverses attractions disséminées un peu partout.
Ni partir à la chasse aux Krokilles, ni ramasser des coquillages à la valeur incertaine durant des heures (lesquels, soit dit en passant, atterrissaient directement au dépotoir), ne le motivaient ; il se dirigea donc vers un endroit tranquille pour distiller du jus de noix de kokoko – un type aviné lui assurait depuis une semaine que cela se faisait facilement – qu'il chaparda dans le comptoir de la jolie serveuse. Il lui trouva une nouvelle qualité, sa crédulité :
Y a mon pote qui se bat avec un gros requin tout bleu, vous pourriez aller le secourir, s'il vous plaît ?
Puis, un sourire moqueur étirant ses lèvres, il parcourut une dizaine de mètres...

… avant de tomber nez à bandelettes avec une jeune femme l'air réprobateur.
-Teuteul ! Lâche-ça ! La dernière fois, tu as assommé le gros requin tout bleu, et il s'en remet difficilement.
-Mais, Etoo'...
-Il n'y a pas de ''mais'', rétorqua-t-elle. Ce ne sont pas des projectiles.
Heureusement, la Xélorette n'avait pas saisi le fond de sa pensée... Satisfait, elle continua :
-Bien. Comme tu n'as apparemment rien à faire... Viens donc avec moi, les autres nous attendent.
Et elle partit d'un pas assuré, l'obligeant à la suivre.

Il rejoignirent un petit groupe qui patientait à l'ombre de rochers perçant le sable d'une petite crique.
Un Féca s'avança :
-Tiens, tu as réussi à le ramener ?
-Voyons, Valdaan... Douterais-tu de mon pouvoir de persuasion ? répondit-elle avec un sourire ravageur, tandis que l'adolescent, en retrait, tirait la langue.
Ah, heu... Certes...
Un hurlement interrompit la conversation – et masqua le teint rouge pivoine du protecteur.
-Teuteul ! Osamodas de pacotilles ! Où sont mes kamas ?
-Ahah, sacré Princi'... Fait beau, pas vrai ?
-Nah, pas tant que tu n'auras pas réglé tes dettes de poivrot !
-Hum... Ma foi, j'y travaille, voilà, voilà...
-Tu vas goûter à mes métacarpes, crois-moi... cria le Sram en agitant sa main décharnée.
Avant qu'il n'ait pu mettre sa menace à exécution, l'adolescent se dirigea vers un Eniripsa qui attendait stoïquement la fin de l'altercation.
-Tio' ! Plus les doigts dans tes potions ?
-Non, rupture de stock... fit-il, évasif, tout en calmant le squelette enragé.
-Grâce à moi, bien sûr !
Un Sadida, en plein soleil, émergeait d'une de ses ''siestes complémentaires''.
-J'ai acheté toutes ses lotions accélérant le bronzage, expliqua-t-il. Préparez-vous à admirer mon corps satiné, med'moiselles !
L'air moqueur, un Crâ l'apostropha :
-Popo', fais attention ! Les baumes auto-bronzants ressemblent à s'y méprendre aux potions pour femmes. Tu risquerais de te retrouver nu comme un vers, si tu vois ce que je veux dire...
-Tu.. Tu n'as pas osé, Tram ?! s'offusqua l'autrre.
-Ben, tu sais, une erreur est si vite arrivée... persifla l'archer, dans l'éclat de rire général.

Après avoir calmé le Sadida, la jeune femme enrubannée prit la parole :
-J'ai entendu parler de deux camps, auxquels les vacanciers peuvent adhérer, qui s'affrontent dans diverses joutes amicales. Il suffit d'aller rendre visite au gros Bleu pour qu'il nous amène sur l'île la plus proche.
-Chouette ! On va taper le gros Requin tout Bleu ! s'exclamèrent en cœur l'Osamodas et le Sram, oubliant leur différent instantanément.
Les membres de la troupe approuvèrent à leur tour, puis se dirigèrent vers l’embarcadère.

En les voyant arriver, le poisson à la posture humanoïde se cacha derrière une pancarte en bois ventant les bontés des cocktails au jus de fruits (sans alcool).
-'Me frappez pas ! gémit-il quand la troupe l'entoura.
Un bandage entourait sa tête, trace de sa précédente rencontre avec une noix de kokoko. L'Osamodas leva les yeux vers les nuages du genre ''j'ai rien fait du tout, moi'' lorsque la Xélorette lui adressa un regard de reproche.
-Écoute, commença le Sram, on voulait pas te toucher, tu sais...
-Ouais, c'est vrai quoi, on visait le poteau, là, renchérit le Sadida.
-Mais... Mais j'étais devant !
-... et puis, quelle idée de passer à ce moment-là ! Il faut être totalement inconscient, termina l'Osamodas. Bon, c'est pas qu'on ait la journée, mais aimerait louer tes services.
L'Enutrof ne put s'empêcher d'ajouter un ''gratuitement'' que le requin s'empressa de confirmer.

Une poignée de minutes plus tard, ils mettaient pieds à terre ; la Xélorette les mena vers un homme assoupi sous un parasol.
-Quel veinard, grommela le Sadida.
-Plus pour longtemps !
Et le Féca versa le contenu du coquillage qu'il venait de récupérer sur la plage, en plein milieu du visage du dormeur. A en juger pas ses cris de rage, ce dernier n'appréciait pas le geste.
-Ouh qu'il est vilain, celui-là ! commenta le Crâ.
-Il fait un bruit pas possible.
L'Osamodas saisit une noix de kokoko qui traînait par dans le sable.
-Nononononon ! s'interposa la Xélorette. Toi, tu vas t'asseoir près du drapeau, là.
-Oui, chef. Bien, chef.
Il partit bouder en trottinant, étonnamment docile ; le Sram jeta discrètement les projectiles qu'il avait amassé.
A présent que l'homme s'était rincé et calmé, il leur demanda avec professionnalisme la raison de leur arrivée. La jeune femme lui expliqua brièvement, tout en s'excusant pour le réveil mouvementé – le Féca venait à l'instant de se découvrir une passion : regarder ses pieds.

Pendant ce temps, le Sadida avait rejoint l'invocateur, ils ne souciaient guère de la conversation : toute leur attention était accaparée par le drapeau coloré.
-Tu penses à ce que j'pense ? fit le premier.
-Plutôt deux fois qu'une, répondit l'adolescent en ramassant un galet gros comme ça main.

Le représentant de Lantamaï (car c'était lui !) exposait les premiers points requis pour entrer dans son équipe quand deux voix s'élevèrent en un cri joyeux :
-Princiiii !
L’interpellé se retourna et entrevit un caillou qui le frôla avec un sifflement de mauvaise augure. Le galet continua sur sa trajectoire jusqu'à entrer en contact avec le crâne de l'organisateur. Il s’affaissa doucement, le nez dans le sable.
Les deux compagnons se tenaient debout à côté du drapeau qu'ils venaient de tendre pour catapulter leur pierre, l'air dépités.
-Mince, raté!
-Non, mais vous êtes fêlés ? s'emporta le Féca.
-Oh, ça va, toi... Tu l'as quand même réveillé de façon assez impolie.
-Certes ; reconnaissez néanmoins que vous l'avez un peu plus amoché que lui, remarqua le Cra en giflant copieusement l'homme toujours évanoui.
-C'pas nous.
-Ouais, c'est Princi'. Il a bougé.
-QUOI ?!
Et le Sram saisit un galet.

La Xélorette avait plaqué sa main sur ses yeux en maugréant quelque chose sur la cervelle de tofu et les pousses d'arbrisseaux. Elle resta ainsi, figée, en oscillant entre la colère et l'abattement, durant plusieurs minutes.
Puis, allez savoir pourquoi – peut-être est-ce dû au projectile qui l'atteignit au tibia –, elle fonça tête baissée dans la bataille générale, qui se dirigea vers l'eau et, très vite, plus aucun caillou ne fusa.

Seuls leurs rires montaient dans le ciel azur.
Après-midi d'été.


L'homme grimaça. Il avait la tête prête à exploser sous l'effet de la douleur.
Il se redressa lentement, les joues étrangement brûlantes ; puis palpa la magnifique bosse qui pointait en haut de son crâne. La souffrance lui tira un gémissement plaintif.
En apercevant les malades l'ayant sauvagement meurtri, il prit ses jambes à son coup, profitant de leur inattention.
-Toi aussi ? lui demande simplement le ''gros Requin tout Bleu''.

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Voici le RP posté sur le forum officiel, à cette adresse.

Imagine.
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